Atelier de Marqueterie de Paille

Comme tous les métiers d’art, la marqueterie de paille a un passé, des histoires, des secrets. Du XVIIème au début du XIXème siècle cette technique ancestrale est travaillée tour à tour par des ébénistes chevronnés, des nonnes à l’abri des couvents, ou des bagnards à Cayenne. Puis elle tombe en désuétude. Il faudra attendre l’entre-deux-guerres pour que la paille connaisse un retour inattendu. Les grands décorateurs ensembliers de l’Art Déco, tels Jean-Michel Frank et André Groult détournent avec audace cet «or du pauvre» et le portent à un haut degré de raffinement. Aujourd’hui en France une dizaine de professionnels seulement pratiquent la marqueterie de paille très prisée par les grands noms du luxe et elle est enseignée à Paris-Ateliers par Valérie Colas des Francs.

La paille de seigle, qui diffracte superbement la lumière est pour Valérie Colas des Francs une source inépuisable d’inspiration. Auprès de Lison de Caunes, Maître d’art, elle a appris la bonne distance entre savoir-faire d’excellence et contemporanéité. Aussi a-t-elle à cœur de partager sa passion avec ceux qui prennent le chemin de l’atelier et se retrouvent autour du même désir : travailler cette matière végétale pour sa dorure naturelle, son toucher et sa brillance inimitables, ses effets visuels infinis. Dans de grands vases, chacun choisi ses brins de paille naturelle ou teintée et aborde la technique : d’abord fendre la paille avec une fine lame et aplatir les filets avec un plioir pour obtenir une matière amincie. Puis, la coller sur un support en papier, la couper au scalpel selon les besoins. Enfin jouer sur les couleurs et le sens des brins pour réaliser des décors. Les gestes sont précis, la concentration maximale. Antoine, diplômé de l’Ecole Boulle réalise une boite avec un dessin floral. Il a été immédiatement séduit par ce matériau intemporel, souple et fini. « Nul besoin de le cintrer, ou le poncer comme le bois et ses reflets dorés illuminent les motifs de la marqueterie» argumente-t-il. Emilie se concentre sur un exercice de restauration : une boite de bagnards, création anonyme et émouvante représentant un paysage. Avec minutie, elle reconstitue petit à petit le chemin qui avait disparu. Geneviève, ébéniste, trouve dans la marqueterie de paille «une vraie modernité». Elle l’aime unicolore et rectiligne sur de très grandes surfaces «Le geste est simple, la technique abordable et chacun peut apprivoiser la matière selon ses goûts» dit Valérie Colas des Francs qui donne les clés pour maitriser un savoir faire ou s’affirment géométrie et sensibilité, minimalisme ou lyrisme.

 

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