Portrait d’intervenante :
Brenda Hoffman - Photographie argentique

Dans nos ateliers, chaque discipline a ses impératifs et chaque intervenant a ses petites manies... Nous vous invitons à les découvrir à travers le portrait des intervenants qui les font vivre. 

 

Nom : Brenda Hoffman 

Discipline enseignée à Paris-Ateliers : la PHOTOGRAPHIE ARGENTIQUE

Depuis combien de temps : Depuis 2019, deux ans maintenant. 

 

• Quelle est ta formation, ton parcours ? 

J’ai fait une maîtrise d’Audiovisuel et de Cinéma en Argentine, mon pays d’origine. Puis j’ai travaillé en tant qu’assistante de réalisation à Buenos Aires.

Je suis arrivée en France en 2000, et grâce à l’obtention de la bourse "Paris Jeune Aventures", j’ai pu financer un documentaire photographique afin de suivre des femmes qui ramassent des cartons pour vivre dans les rues de Buenos Aires, en Argentine. Le fruit de ce travail a été exposé à l’Hôtel de Ville de Paris ainsi que dans d’autres villes de France. Grâce à ce premier travail j’ai eu l’honneur de rencontrer George Fèvre, ancien directeur technique de l’Atelier noir et blanc chez Picto et créateur de la section Photographie de l’ADAC (devenue Paris-Ateliers). Il réalisa le tirage d’une de mes photographies pour un collectionneur et me proposa de suivre des cours particuliers dans son atelier. Avec un grand bonheur j’ai suivi ses cours.

Aujourd’hui, j’enseigne à Paris-Ateliers, c’est comme suivre les pas de mon maître...  le travail en laboratoire a été fondateur dans ma pratique artistique. C’est un axe central de ma création.  

 

• Que souhaites-tu apprendre à tes élèves, que souhaites-tu leur transmettre ?

J’essaie de les accompagner à tirer ce qu’il y a de mieux dans leur négatif, à leur apprendre à maîtriser ce que j’appelle la "réécriture de la lumière", c’est à dire la réécriture des images à travers la lumière. Dans une photographie, il y a des choses que l’on peut effacer ou au contraire mettre en avant. D’un même négatif, il est possible de faire deux interprétations d’une image*. 

Je les accompagne dans l’acquisition technique pour qu’ils puissent atteindre la liberté de faire ce qu’ils ont envie de faire. 

*cf image "entre chien et loup"

 

• Que retires-tu de ton expérience d’intervenante ?

 Ce qui est passionnant dans ce métier, c’est que l’on rencontre plein d’univers différents à travers les rencontres avec les personnes qui viennent à l’atelier. 

C’est gratifiant, et en même temps cela demande beaucoup d’investissement. L’intervenant donne beaucoup, il doit s’adapter aux niveaux et aux demandes de chaque élève. D’autant plus que j’aime faire les choses de mon mieux !

 

• Trois mots pour décrire l’ambiance de ton atelier ?

Rencontre / Partage / Convivialité (dans la joie et la bonne humeur !)

 

• La technique, outil, matériau ou support favori(e) ou indispensable ? Pourquoi ?

La photosensibilité du papier : ce qui est primordial, c’est de faire un bon " bout d’essai " pour faire un bon tirage.
Pour faire un tirage, d’abord nous installons le négatif dans le passe-vue, nous réglons la hauteur de la tête de l’agrandisseur pour projeter le négatif sur le margeur, ceci nous permet de faire la mise au point. Ensuite, sur une bande de papier nous exposons de 5 en 5 secondes un morceau de l’image. Pour savoir où placer cette bande il faudra savoir où se trouve le sujet de la composition et les lumières les plus difficiles à reproduire : les hautes lumières et les zones d’ombre.

Le bout d’essai, c’est donc l’échantillon des temps d’exposition à partir duquel nous allons décider si un filtre de contraste est souhaitable et combien de temps d’exposition est nécessaire pour chaque zone de l’image. Il va servir donc de guide pour travailler sur notre tirage en pleine page.  

 

• Les « petites manies » de ton atelier ?

" Ne pas mélanger les pinces !"

Dans la chaîne de chimie du développement papier il y a des pinces pour chaque bain. Le risque de mélanger les produits en mélangeant les pinces est grand. La chaîne de chimie est partagée, alors nous avons trois pinces pour chaque bain : révélateur, bain d’arrêt et fixateur. Les conséquences peuvent être désastreuses ! 

 

• Ce qui te manque le plus actuellement ?

 Le rythme de travail de l’atelier, les rencontres, les échanges. Chaque élève est unique et vient à l’atelier avec son univers, avec ses images et ses projets. Les gens y sont heureux. C’est super !

 

 Des projets ? 

 En ce moment, je travaille sur un projet en volume de petites photographies qui sont incrustées dans de la résine. 

Et puis vivement le retour à l’atelier, il y a plein de projets qui y sont en attente ! 

 

 

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Crédit photographique : @Brenda Hoffman / ADAGP