Atelier de Verre filé

Dans cet atelier de verre filé, on vient se confronter à un matériau à la fois dur et fragile, paradoxalement transparent et opaque, mystérieux et rebelle, et l’on est immédiatement subjugué par ce medium qui, sous le feu du chalumeau, permet de réaliser d’exquises merveilles.

L’atelier est vaste très aéré, la couleur et la lumière sont partout, les tables jonchées de verre de Murano bleu paon, vert émeraude, violet améthyste, rouge cardinal… Abritée derrière ses lunettes de protection, Saadia chauffe une canne de verre de Murano dont l’extrémité fond sous la flamme ; puis elle en étire la pâte en fusion et l’enroule en couches successives sur une tige de métal, le mandrin. Dans le rougeoiement incandescent, une perle s’incarne. Il aura fallu une année à la jeune stagiaire pour maîtriser cette matière protéiforme. Aujourd’hui dotée d’un bon bagage technique, elle réalise non seulement des perles mais aussi des boutons de tiroirs, des bagues ou encore des petites cuillères.

« Les interventions doivent être rapides, hautement précises » souligne Camille Tauzia, l’animatrice du groupe. Totalement investie dans la discipline (« Un métier, mais avant tout une passion »), elle produit depuis des années des pièces uniques, de véritables sculptures modelées en miniatures, alliant créativité artistique et savoir-faire. Sur le mode du « Et si on essayait ça ? » , elle pousse les participants à joyeusement improviser tout en gardant un oeil sur la cadence et la sérénité du mouvement. Car quoi de plus fragile que le verre ? Quelques secondes suffisent à le figer. Quelques autres à le briser.

C’est cet aspect imprévisible du matériau qui captive Saubade. Etudiante en archéologie, spécialisée dans le verre du XVIIe siècle, elle s’intéresse à toutes les étapes de la fabrication « La pratique permet d’identifier les techniques, de mieux comprendre l’évolution des pièces, leur qualité et leurs défauts de façonnage, de procéder à des datations ».

Pour Linda, il y a le plaisir de jouer avec la flamme, de transformer cette substance informe en une matière brillante traversée d’éclats lumineux et le plaisir évident de la couleur. « Mais peut être aussi, et c’est plus inattendu, ajoute-t-elle, je trouve un apprentissage de la lenteur dans cette coopération avec le feu. Etre rapide ne veut pas dire être précipité. Les innombrables essais que nous faisons ici permettent d’apprendre à maîtriser le temps par la précision du geste juste ».

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