Atelier de photographie argentique N&B

Nostalgie pour le passé ? Éloge de la lenteur ? Magie du développement ? Pérennité des images ? Beauté du boîtier ? À l’heure du tout numérique, la photographie argentique en noir et blanc connaît une renaissance inattendue. Particulièrement chez les moins de 35 ans. Coup de projecteur sur un atelier qui remet à l’honneur, le film noir et blanc, les planches contact et les cuves.

Chaque année, nos intervenants, proposent un thème et n’écarte aucun genre : paysage, portrait, nature morte, photo de rue, architecture. Le sujet de la dernière session ? Le mur. Après un premier exercice collectif dans une usine désaffectée pour s’initier au cadrage, les participants sont allés de-ci de –là, l’appareil en bandoulière, documenter des murs ou des morceaux de murs. Murs secs ou humides, murs fissurés ou bétonnés, murs tagués, murs végétaux, jeux de lumière sur une façade. À chacun de révéler son sujet sous un angle nouveau, pertinent, singulier.

Parmi les participants, la plupart sont de jeunes actifs. « II y a des néophytes, des gens qui n’ont jamais appuyé sur un bouton, puis des amateurs éclairés. Les premiers vont apprendre les fonctions de l’appareil, toutes les bases et astuces de la prise de vue, les nuances des gris, les mesures d‘exposition et s’initier au tirage papier. Les seconds, passionnés par l’argentique et le noir et blanc, n’ont pas forcément un labo chez eux. Ils viennent ici concrétiser leur travail et aborder des techniques pointues : le photogramme, la solarisation, le virage photographique, la superposition de négatifs, etc. …

L’écriture en noir et blanc, c’est tout un univers graphique, esthétique, mais c’est aussi une manière de raconter quelque chose autrement, puisque la réalité est en couleur. Il ne s’agit pas de tirer des copies mécaniques de ce que l’on voit, iI faut développer sa curiosité pour trouver une image qui va dire quelque chose. On demande souvent aux participants de définir un titre pour une série de photos. Un titre bien trouvé valorise l’image. C’est à la fois une piste de réflexion et une clé de lecture.

Le père de Jim était un passionné de l’argentique. Il avait improvisé un labo dans la salle de bain familiale et l’initiait au tirage. Il se souvient de sensations, d’odeurs. Des années plus tard, il retrouve au fond d’un tiroir le vieil appareil de son père, un Pentax KX, un beau boîtier rare, recherché, sur lequel tout se règle manuellement ; de la mise au point au temps d’exposition en passant par l’ouverture du diaphragme. Il le fait réparer, réviser et s’inscrit à l’atelier. « La photo argentique résulte d’un processus chimique et technique : bains, révélateur, temps de développement, température, lavage. Mais elle tient aussi de la magie ; celle que l’on crée avec ses mains et qui se révèle. C’est toujours une grande  satisfaction d’arriver à matérialiser une idée ».

Pour tous, la photo argentique porte en elle une espèce de vérité car elle contient du temps. « Il faut réfléchir, étudier l’angle, regarder la lumière, avoir une idée de ce que l’on veut faire avant de déclencher car chaque prise de vue compte… et coûte » précise Aymeric. « Tout le contraire du numérique, qui est dans l’instantanéité et l’absence de recul » renchérit Agneska. Et puis avec l’argentique, il reste des traces. On ne prend pas vingt clichés en quelques secondes qui se baladent dans un smartphone ou un ordinateur et finissent par se perdre.

Irréductibles de l’argentique en noir et blanc, le travail en atelier propose aussi des visites d’expositions, des consultations de monographies, des reportages en extérieur, installation d’un studio pour le portrait, analyse de l’esthétique des grands photographes. En bref, une incitation à toujours découvrir de nouvelles choses, pour mieux voir en noir et blanc.

 

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